La sélection de Violette and Co

Violette and Co, la librairie des filles et des garçons manqués… et de leurs ami-e-s!

La transidentité

Karine Espineira, Harmattan, 196p.

Dans son essai, Karine Espineira nous démontre comment, par le prisme de la télévision et d’internet, une transidentité s’est peu à peu construite en offrant des modèles visibles. Un ouvrage complet et juste sur le miroir (souvent déformant) de la télévision sur les transexuel(le)s.

Homo politicus

Jean-Luc Romero, Florent Massot, 288 p.

L’auteur raconte l’histoire complexe des relations entre les responsables politiques et la question de l’homosexualité depuis le début des années 60 : de la dépénalisation en France en 1982 à la pénalisation des propos homophobes en 2004 en passant par le vote du PACS. C’est aussi un livre engagé écrit par un homosexuel longtemps cahé, puis “<em>outé</em>” mais qui a été le premier et seul homme politique à révéler sa séropositivité en France. Jean-Luc Romero a été secrétaire national de l’UMP et est maintenant conseiller régionale d’Ile-de-France apparenté PS. Il est aussi membre du CRIPS Ile-de-France et du Conseil national du sida.

Revendiquer le “mariage gay” : Belgique, France, Espagne

David Paternotte, Editions de l’Université de Bruxelles, 216 p.

Nouvelle étape dans le processus de reconnaissance légale des unions de même sexe, le « mariage gay » est aujourd’hui débattu dans de nombreux pays. Ce livre pionnier se penche sur l’émergence de cette revendication en Belgique, en Espagne et en France, trois Etats où les militants gays et lesbiens exigèrent très tôt le droit de se marier. Il examine les arguments utilisés et retrace le parcours de cette revendication jusqu’à sa reconnaissance par la loi dans les trois pays. Il dévoile l’importance des réseaux d’acteurs et montre, à travers le concept de « triangle de velours », comment le parcours d’une revendication est influencé par les formes d’organisation du mouvement social qui la porte.

Désobéir au sexisme

Les Désobéissants, Le passager clandestin, 64 p.

Petit traité de désobéissance civile et exemples d’actions collectives pacifiques pour lutter contre le sexisme dans une société encore profondément machiste où les femmes paient le prix fort leur émancipation. Des outils pour faire bouger les lignes.

L’homophobie et les expressions de l’ordre hétérosexiste

Christèle Fraïssé(dir.), PU Rennes, 174 p.

Pour comprendre les processus d’homophobie à l’oeuvre dans la société française mais également dans le reste du monde, cette étude interroge la signification du terme lui-même ainsi que la construction des rôles sociaux de sexe et de l’identité sexuelle. Un cas d’homophobie est étudié à partir des courriers reçus par Noël mamère à l’occasion du mariage homosexuel célébré à Bègles en 2004.

Triangle rose. La persécution nazie des homosexuels et sa mémoire

Régis Schlagdenhauffen, préface Annette Wierviorka, Éd. Autrement, 312 p.

Depuis les années 1970, le triangle rose est brandi lors de manifestations afin de commémorer les homosexuels victimes de la déportation et de défendre les droits d’une génération de militants nés après la guerre. Revendiquer la reconnaissance des homosexuels en tant que victimes du nazisme a longtemps été mal accueilli. Mais les témoignages d’anciens déportés ont commencé à faire changer les choses. L’auteur a travaillé sur les archives de la déportation à Berlin, Paris et Amsterdam, il a enquêté sur les commémorations et rencontré des témoins de l’époque et des militants d’aujourd”hui. Prix 2010 de la Fondation Auschwitz.

Mouvement des lesbiennes, lesbiennes en mouvement

Actes du Colloque et des ateliers. Chronologie lesbienne, CLF, 250 p.

Le Colloque, qui s’est tenu le 23 octobre 2010 à l’Hôtel de Ville de Paris, a réunit douze intervenantes tant chercheuses que militantes, et le 24 octobre à la Maison des femmes de Paris six ateliers thématiques. Ce livre rassemble donc ces interventions en plusieurs parties : “Années 70 et 80 : la fabrique des idées” ; “Utopies et pratiques” ; Agir sur le monde tel qu’il est”. Deux hommages (Monique Wittig et Michèle Causse) , des témoignages d’expériences et de réflexion et une chronologie complètent cet outil de référence indispensable.

Monoparentalité, homoparentalité, transparentalité en France et en Italie

Dir. Elisabetta Ruspini, L’Harmattan, 222 p.

Quelles sont les caractéristiques qui font d’un parent un bon parent ? Pour être une bonne mère ou un bon père, faut-il être marié ? Faut-il être hétérosexuel ? Ou faut-il être une femme ou un homme nés respectivement dans un corps féminin ou masculin ? Ce recueil d’essais décrit, à partir d’une approche comparative entre la France et l’Italie, certaines dimensions des rapports entre les générations, notamment la monoparentalité, l’homoparentalité et la transparentalité, dues à la multiplication des échanges et à l’amalgame entre l’identité de genre et l’orientation sexuelle.

Que veulent les gays ? Essai sur le sexe, le risque et la subjectivité

David Halperin, traduit de l’anglais par M. Dupas et W. Bishop, Amsterdam, 192 p.

Les gays sont-ils « malades » ? Pour lutter contre la pathologisation de l’homosexualité, le mouvement de libération gaie nous avait appris à répondre à cette question par un « Non ! » sonore. À la catégorie de subjectivité gaie, il fallait alors substituer celle, collective et politique, d’identité gaie. Mais, avec notamment l’épidémie de VIH/sida qui n’a toujours pas été jugulée, les comportements à risques d’un certain nombre de gays, la pratique du bareback, ont donné lieu à un retour en force des approches médicales de l’homosexualité et réactivé des clichés. L’auteur montre qu’il est urgent de reposer la question de « ce que veulent les gays ». L’enjeu est de penser la subjectivité gaie en dehors des catégories normalisatrices de la psychologie et de la psychanalyse, en la situant dans son contexte social.

Homo exoticus. Race, classe et critique queer

Maxime Cervulle, Nick Rees-Roberts, Armand Colin/INA, 168 p.

Du cinéma d’auteur à la pornographie, de la télévision à la photographie, l’ouvrage se penche sur la culture visuelle et la fabrication de l’identité gay française contemporaine. Il analyse les discours et représentaitons qui opposent minorités sexuelles et ethnoraciales à l’aide des outils conceptuels des Cultural Studies et de la théorie queer. Il ouvre la voie à une critique de l’homonormativité où s’articulent exotisme et discriminations, volonté d’assimilation républicaine et exclusions. “Un ouvrage brillant (…) qui clarifie sans simplifier” (R. Dyer)